Alphaville
Jean-Luc Godard

Mercredi 14 septembre 2011 - 19H00
à l’École Spéciale
Projection

Alphaville Jean-Luc Godard
Ciné-Club de l’ESA
Dans le cadre du cycle d’Automne 2011 :
"Les Dystopies urbaines dans le cinéma de science-fiction"
Projection du film Alphaville, Jean-Luc Godard, 1965

Alphaville, film dans lequel il n’y a absolument aucun élément SF dans l’image, est manifestement inspiré du livre d’Orwell 1984. Alphaville est une cité imaginaire, inquiétante et dangereuse. La société est soumise à une véritable dictature, contrôlée par un réseau d’ordinateurs.

Le film est placé sous le signe de l’expressionnisme allemand et de la poésie de Cocteau et d’Éluard. Jean-Luc Godard se sert de lieux réels comme espace diégétique du film. Ce n’est alors jamais toute la ville qui est utilisée, mais seulement certains quartiers que le réalisateur juge conformes à sa propre représentation de la ville du futur. Les éléments du paysage urbain les plus présents à l’écran correspondent aux nouveaux quartiers de l’agglomération parisienne constitués de tours et de barres d’habitations. Ils mettent également en scène l’architecture des années 1960 comme la Maison de la Radio et ses couloirs tandis que les grands ensembles sont également filmés. Le sigle HLM est même évoqué, dans un sens déviant, puisqu’il désigne les Hôpitaux de la Longue Maladie qui sont destinés à assimiler les nouvelles populations au fonctionnement et au mode de vie d’Alphaville.

Cette mise à distance de la réalité urbaine par l’utilisation de références urbaines contemporaines permet alors de souligner très clairement l’hostilité du réalisateur à l’égard de ces nouvelles formes d’urbanisation. Le choix du Paris des années 1960 s’explique à la fois par des raisons budgétaires mais également par des considérations esthétiques. Le paysage parisien des années 1960 filmé de nuit permet au réalisateur de créer un univers urbain qui paraît insolite, voire étranger au spectateur à partir d’éléments architecturaux pourtant familiers, de le faire voyager sans se déplacer, ce qui constitue l’un des principes fondamentaux de la science-fiction.

Page Facebook du Ciné-Club de l’ESA

Infos pratiques :
Amphi Cinéma, École Spéciale d’Architecture
Entrée libre dans la limite des places disponibles