Au Fil de l’eau

Célestine Protais

© Célestine Protais

Au Fil de l’eau
Cavaillon (84), France
2ème Prix Meilleur Diplôme Automne 2021

Célestine Protais

Jury :
Anne Roqueplo - Directeur(trice) de Diplôme
Thomas Corbasson - Président(e) de Soutenance
Xavier Lagurgue - Enseignant(e) Extérieur(e)
Béatrice Dary - Expert(e)
Victor Ostojic - Jeune Architecte DESA
Ursula Biuso - Candide


L’eau est la mémoire de la ville de Cavaillon. Elle a orienté sa croissance, son architecture, son fonctionnement, sa culture. L’eau a permis de défier le climat sec de la région, notamment par l’aménagement du Canal Saint-Julien. Cependant, aujourd’hui, l’eau de la région est négligée au profit de l’industrialisation et de l’expansion urbaine. La ville, en tournant le dos au canal, se bâtie sur les rives et les cours d’eau au lit instable. Au-delà de la négation du patrimoine hydraulique local, ces pratiques ont pour conséquence dangereuse de rendre le territoire plus vulnérable aux inondations.

Pour répondre à cette problématique, ce travail de diplôme vise à encourager la réintégration de l’eau à la ville, et ce en débutant par une analyse de la traversée de Cavaillon par le Canal Saint-Julien. Le projet architectural, façonné par le paysage, vient trouver sa place à l’aboutissement de ce cheminement aquatique, au point de rencontre entre le canal et la rivière, entre l’artificiel et le naturel.

Différents éléments contextuels reliant l’histoire (Pont de la Canaù), la topographie (Montagne du Lubéron et Colline Saint-Jacques) et l’eau (Canal Saint-Julien et Rivière Coulon) ont été convoqués afin de recréer un lien entre les habitants de la ville et le territoire qui les abritent.

L’eau, principale actrice de la ville de Cavaillon, vient s’emparer du projet au fil des crues et des courants. Cet espace d’exposition qui lui est dédié est voué, en cas de débordement de la rivière, à être partiellement submergé, générant ainsi une variation d’ambiances. Des canaux viennent irriguer le bâtiment et orienter le visiteur dans son parcours. Les vues sont ponctuées par des points d’eau dans lesquels la lumière naturelle vient se refléter. Ici, l’eau, se propageant en circuit fermé, est à la fois élément scénographique et principe technique visant à l’auto-suffisance de cet aménagement.

Ainsi, en lui laissant reprendre sa place, un nouveau mode de conception émerge avec l’eau : au lieu d’aller contre elle, pourquoi ne pas aller avec elle ?

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