Tératologie urbaine, tactiques et bricolages quotidiens

Du 8 avril au 6 mai 2011
à l’École Spéciale
Exposition
Temporary Services, Basket ball hoops (16,18), Chicago, 2006

Tératologie urbaine, tactiques et bricolages quotidiens Temporary Services, Basket ball hoops (16,18), Chicago, 2006
Vernissage le vendredi 8 avril 2011 à 18h
Table ronde en présence des artistes le jeudi 14 avril 2011 à 19h, et en présence de Gilbert Lascault, écrivain, critique d’art, professeur émérite (Philosophie de l’art) à l’Université Panthéon-Sorbonne Paris I

En médecine, la tératologie est la science des monstres. Nous reprenons ici la définition élargie du monstre - proposée par Gilbert Lascault : un écart à la norme. Des textes mythologiques aux traités de médecines, ces créatures fantastiques ou réelles s’opposent à l’ordre des choses, aux lois lisibles de la nature. Notre sentiment à leur encontre est ambigu, entre fascination (des formes exceptionnelles collectées dans les cabinets de curiosités naissent les musées) et répulsion (les héros, les saints, médecins, les combattants).

Tentative de définition d’une tératologie urbaine est un atelier que nous avons initié avec Raphaël Zarka et poursuivi avec Julien Prévieux à l’École Spéciale. Le postulat de départ était que la logique de la formation des monstres appliquée à la ville génère des formes remarquables. Si la ville a ses normes, elle crée aussi ses monstres. L’objet de l’atelier est de les documenter, comprendre, classifier. Chaque étudiant devient photographe et chercheur de monstres urbains ; chaque groupe de vingt étudiants explore un arrondissement parisien et propose une classification des monstres, un diagramme-définition de sa perception de la tératologie urbaine.

Sans corrompre les multiples ébauches de taxinomies que propose l’histoire de l’art ou de la biologie, ou encore toutes les propositions des étudiants de l’atelier, mais en remontant jusqu’aux auteurs des créatures de ville, nous pouvons distinguer 3 ensembles générateurs de monstres urbains : le premier comprend les témoins de pratiques alternatives, éléments de bricolages nécessaires aux usages quotidiens ; le second les effets de la dégradation des matières, les micro-ruines urbaines ; le dernier regroupe des objets issus des jeux d’hybridations stylistique, du goût excessif pour l’ornement.

Il faudrait sans doute développer l’exposition en 3 volets :

  • 1. bricolages quotidiens
  • 2. déformations et entropie
  • 3. hybridations stylistiques et ornements,
    voir plus, pour rendre compte de ces conclusions rapidement introduites. Cette première est constituée des photographies empruntées à 7 artistes ou groupes d’artistes qui arpentent leur ville, prennent notes de ces formations bricolées, les collectionnent et archivent.

Simon Boudvin, artiste, enseignant à l’École Spéciale et commissaire de l’exposition


Avec le travail photographique de :

Infos Pratiques :
Galerie Spéciale, École Spéciale d’Architecture
Ouverture du lundi au vendredi de 10h à 18h
Entrée libre


Wolf von Kries, Shortcuts (1,4), Beijing, 2004 Wolf von Kries, Shortcuts (1,4), Beijing, 2004