Introduction

La friche du TEP-Ménilmontant, Paris (75), France© Matthieu Chauzy

Introduction La friche du TEP-Ménilmontant, Paris (75), France© Matthieu Chauzy

Atelier d’Architecture Cycle 1 / Semestre 4

Enseignant(e/s) d’atelier :
Marc Vaye

Assistant(e) d’atelier :
Hugo Schir

Un Jardin habité

49 boulevard de Ménilmontant, Paris 11e

Toile de fond / La recherche projet sera structurée autour de 3 concepts qui seront abordés à la fois comme questionnement éthique et comme positionnement opérationnel : mixité, évolutivité et productivité. Mixité / La modernité a instauré une séparation des fonctions urbaines. Le mono-fonctionnalisme a tué l’urbanité cosubstantielle aux cités prémodernes. L’urbanité contemporaine friande d’intensité et de mélanges encourage à nouveau la mixité. Evolutivité / Entremêler les fonctions c’est en conséquence faciliter leur capacité d’évolution dans le temps sans perdre la pertinence de leur coexistence. Productivité / Chaque morceau de ville doit s’inscrire dans une stratégie urbaine visant à tirer bénéfice des flux matériels et immatériels qui le traverse. Générer des ressources devient alors essentiel : énergie, eau, aliments,…

« Ma maison ce n’est pas les murs, ce n’est pas le toit, ce n’est pas le sol,
mais le vide entre les choses parce que c’est là que j’habite. »

Lao Tseu

Vide-Plein / L’espace urbain est structuré par les relations qu’entretiennent le vide et le plein. Le vide est perçu comme un négatif par rapport au plein constitué par les bâtiments. Le vide, espace ouvert non enclos, peut être appréhendé comme le territoire des possibles mais il est bien souvent l’impensé de la fabrique de la ville. Les stratégies urbaines concernent majoritairement le plein et le programmé, rarement le vide et le non programmé. Conceptualiser les figures du vide, au même titre que la nature et la forme des pleins, induit de penser la stratégie de projet par le dessin et la qualification des vides. Cela permet de valoriser les phénomènes environnementaux comme l’ensoleillement, les connexions écologiques, le cheminement de l’eau, la décharge thermique nocturne des bâtiments, la dispersion des polluants, l’épanouissement et la restauration de la biodiversité, la sobriété énergétique, la lutte contre les nuisances sanitaires. Dans le vide les flux naturels prospèrent : vivant, lumière, énergie, air, eau.

« Un bon logement est un grand logement. »
Jean Nouvel, Némausus 1989

Habitat / Dans sa version collective, l’habitat est la mère des questions architecturales. L’habitat abrite la diversité sociale : famille mononucléaire avec ou sans enfants, étudiants, célibataires, famille monoparentale, personnes âgées… L’habitat est diversité typologique : simplex, duplex, avec extérieur (jardin suspendu, terrasse, loggia, balcon), Small Office House SOHO (vivre et télétravailler), atelier d’artiste, hôtel résidentiel de coliving. L’habitat inclut la capacité de réversibilité, d’évolution, de transformation et de recyclage des usages. Habiter une tour fine, thème de la ville verticale, c’est abolir l’opposition ville - campagne en cherchant à intégrer à la fois le vivant et le télétravail tout en cultivant les qualités de l’individuel.

« Le jardin est un lieu de l’accumulation du meilleur :
meilleurs fruits, fleurs, légumes, arbres, meilleur art de vivre, meilleures pensées. »

Gilles Clément, Le jardin planétaire

« Je me décidai à utiliser la topographie comme surface de composition et les éléments naturels (minéraux, végétaux) que j’y trouvais, comme les matériaux de l’organisation plastique, exactement comme n’importe quel artiste compose à partir de la toile, des couleurs et des pinceaux. »
Roberto Burle Marx

Jardin / Le jardin est une reconstruction ordonnée de la nature elle-même, milieu naturel dont tout élément effrayant a disparu, un lieu où l’homme peut montrer son emprise sur la nature ou son amitié, en reconnaissant sa dépendance vis-à-vis d’elle. Le jardin peut être considérer comme un monument vivant à forte connotation symbolique, une œuvre d’art. Il est aussi comme dans la tradition japonaise, le prolongement de l’habitation, la part de l’habitation en plein air. Le concept japonais de sumai traduit le continuum entre intérieur et extérieur, entre maison et jardin. Jardin œuvre d’art, jardin prolongement de la maison mais aussi jardin productif.

Agriculture urbaine / Nous explorerons toutes ses différentes facettes : Jardins suspendus / Serres / Orangeries / Jardins d’hiver / Ferme urbaine / Ferme verticale (Tour ZIP Grow, colonne Future growing) / Tour maraîchère (Romainville) / Jardins communautaires / Agro-écologie / Agriculture en mode hydroponie (nourriture par solution nutritive), en mode aquaponie (écosystème poissons bactéries, plantes), en mode bioponie et aéroponie (nourriture par brouillard diffusé en milieu fermé).

Végétalisation / Nous étudierons le Mur végétal (Musée des arts premiers, recherches de Patrick Blanc), les Biofaçades (algues purifient air et eau de l’agence XTU) et le toit jardin, un des 5 points de l’architecture moderne de Le Corbusier qui occupe une place centrale dans l’imaginaire moderne.

« Plutôt que d’avoir des façades techniques doubles, voire triple, je préfère l’idée d’habiter dans l’entre-deux de 6/7° supérieurs à la température extérieure. »
Jean-Philippe Vassal

Emboitement / La coexistence de la serre, du bunker. La première esquisse non réalisée de la maison Latapie de Lacaton & Vassal comme modèle, c’est-à-dire la complémentarité des figures de la transparence / légèreté et de l’opacité / masse. Habiter l’interstice, l’entre-deux.