
Le 21 mars, l’École Spéciale d’Architecture a pris part à l’inauguration du Campus des Métiers et des Qualifications d’Excellence – Réhabilitation du Patrimoine Bâti (CMQE RPB), organisée sur le campus de l’ESTP à Troyes, établissement pilote du projet.
Un événement structurant, qui s’inscrit dans une dynamique partenariale de long terme ESA-ESTP, autour d’une ambition partagée : répondre au besoin de profils transdisciplinaires et préparés à des parcours professionnels diversifiés, face aux transitions (écologiques, énergétiques, numériques ou encore urbaines) qui bouleversent la manière de concevoir et de construire.
Avec l’ESTP Troyes, l’ESA développe des formations et des actions liés à la réhabilitation des patrimoines bâtis : analyser les principes constructifs et métaboliques du patrimoine ante-industriel (hygrométrie, résilience structurelle et matérielle, adaptation aux variations climatiques etc.), transmettre et optimiser les connaissances liées au bâti ancien.
Ce campus d’excellence, qui fédère 34 partenaires issus de la formation, de la recherche, du monde professionnel et des institutions, a pour objectif de structurer une offre ambitieuse et innovante de formations autour de la préservation et la valorisation du patrimoine bâti. La participation de l’ESA lui permettra de faire évoluer son enseignement afin que les architectes prennent toute leur place dans une économie de la rénovation qui sera l’enjeu majeur de ce siècle.
L’ESA, acteur engagé de la formation aux enjeux patrimoniaux
L’ESA figure parmi les établissements d’enseignement supérieur mobilisés dans cette dynamique. À travers ses enseignements et ses partenariats – notamment avec l’ESTP dans le cadre du Bachelor Architecture et construction ainsi que les double cursus AI-IA –, elle participe à la montée en compétences des futurs professionnels du secteur, avec une attention particulière portée à la transition écologique, aux matériaux biosourcés et aux approches sensibles du bâti.
Lors de son intervention à la table ronde, Simon Campedel a exposé la vision de l’ESA, soulignant que pour répondre aux enjeux du patrimoine bâti, « priorité à une formation à l’approche systémique (diagnostics, gestes métiers, ingénierie, architecture...) pour une vision complexe et complète du patrimoine bâti. Nous ne pourrons pas faire l’économie d’une intégration profonde du changement de paradigme en cours. Acter que l’architecture spectaculaire n’est plus de notre temps, au profit d’une architecture qui intègre la conservation et la transformation des patrimoines existants. »
Parmi les projets de l’ESA avec l’ESTP Troyes évoqués par Simon, un Workshop international qui se tiendra en 2026 à l’abbaye de Clairvaux, lieu emblématique, et fédérera des apprenants européens autour de la valorisation du patrimoine bâti, par des méthodes nouvelles et plus attentives à leur métabolisme, pour prendre soin des bâtiments anciens et leur redonner leur vitalité face aux usages contemporains.
Cette approche met en lumière la nécessité de former des professionnels capables d’adopter une vision globale et cohérente de la réhabilitation, en conciliant la connaissance du patrimoine avec les besoins contemporains.
Un projet structurant pour le territoire et pour l’avenir
Au-delà de son rôle pédagogique, le CMQE RPB se veut un outil de transformation territoriale, avec un fort ancrage dans la Région Grand Est, 2ème Région la plus dotée en monuments historiques, et où un tiers du parc bâti est antérieur à 1948.
Pour l’ESA, cette implication s’inscrit dans une vision à long terme : former des architectes, des architectes-ingénieurs et des ingénieurs-architectes capables de conjuguer création et résilience, réhabilitation et enjeux contemporains.