Deux ou trois choses que je sais d’elle...
Jean-Luc Godard

Mercredi 14 mars 2012 - 19H00
à l’École Spéciale
Projection

Deux ou trois choses que je sais d'elle... Jean-Luc Godard
Ciné-Club de l’ESA
Dans le cadre du cycle de Printemps 2012 :
"Urbanisme et mutations sociologiques au cinéma"
Projection du film Deux ou trois choses que je sais d’elle..., Jean-Luc Godard, 1966

Elle, c’est d’abord la banlieue parisienne avec ses immeubles de béton, ses quartiers en perpétuels chantiers et ses terrains vagues. Mais elle, c’est aussi Juliette Janson qui vit dans un grand ensemble de la périphérie parisienne. Juliette est mariée et a un enfant. Avec la complicité de son amie Marianne, Juliette se prostitue occasionnellement dans les hôtels du quartier de l’Étoile à Paris. Les principaux clients de Juliette et de Marianne sont américains. Ces activités clandestines se déroulent l’après-midi tandis que son mari est à son travail et que son fils est à l’école.

L’affiche du film exprime la conception d’ensemble du film. C’est un collage : la photo de Marina Vlady est entourée de photos d’immeubles, d’emballages de publicité. C’est la forme choisie pour l’ensemble du film. Godard s’adonne au tout début du film à une critique précise de l’aménagement de la Région parisienne et cite nommément dans son commentaire Paul Delouvrier comme responsable de cet aménagement, ainsi que le président de la République. L’ensemble des 4000 se définit par sa verticalité et son horizontalité, il est donné comme gigantesque et impossible à maitriser pour l’œil de celui qui y demeure. Vision partielle, interdisant une compréhension globale, qui traduit la position d’aliéné. Godard filme aussi le grand ensemble depuis l’intérieur d’une de ses "cellules". L’inhumanité y est la même. La perte de repère provoquée par la violence de l’environnement est rendue à l’aide de la bande-son, le grand ensemble est toujours un environnement très bruyant. Godard montre qu’à un certain mode d’habitat correspond un mode de consommation quotidienne qui vient redoubler l’aliénation de ceux qui subissent le grand ensemble.

Page Facebook du Ciné-Club de l’ESA

Infos pratiques :
Amphi Cinéma, École Spéciale d’Architecture
Entrée libre dans la limite des places disponibles