Les Démons de la liberté
Jules Dassin

Mercredi 12 septembre 2012 - 19H00
à l’École Spéciale
Projection

Les Démons de la liberté Jules Dassin
Ciné-Club de l’ESA
Dans le cadre du cycle d’Automne 2012 :
"Surveiller et punir : regard sur l’enfermement carcéral au cinéma"
Projection du film Les Démons de la liberté, Jules Dassin, 1947

Au pénitencier de Westgate, la cellule R-17 est occupée par 6 hommes excédés par la tyrannie et les brimades d’un gardien-chef sadique qui souhaite secrètement prendre la place du directeur, les autres prisonniers sont prêts à se révolter et décident de prendre part à cette évasion annoncée.

Le film de Dassin doit beaucoup à son producteur Mark Hellinger qui organise pour Richard Brooks, son scénariste, des rencontres avec des directeurs de prison et des gardes de San Quentin. Pour l’époque Brooks livre un scénario d’une rare violence sans aucun espoir de rémission pour ses personnages.

Munsey, le gardien sadique qui fait tout pour rendre la révolte inévitable afin de mieux pouvoir la réprimer et devenir ainsi le directeur de la prison, représente cette "Brute Force" (titre original du film) que Dassin veut montrer comme vouée elle-même à terme à détruire la puissance qu’elle a fait acquérir à son détenteur. Le réalisateur et le scénariste tentent de dire que la prison ne fait que rendre les détenus encore plus mauvais qu’ils ne l’étaient avant de s’y trouver enfermés. Une noirceur radicale sans aucune issue car cette "force brutale" ne se situe finalement pas uniquement du côté de l’oppresseur mais s’est aussi emparée des détenus révoltés par tant d’injustices mais qui n’hésitent plus eux non plus quand il s’agit de tuer. Une vision pessimiste sur la condition humaine et une représentation de la violence engendrant la violence et n’apportant ainsi aucune solution satisfaisante d’un côté comme de l’autre des barreaux.

Les démons de la liberté conjugue, par l’intermédiaire d’un scénario carré et d’une mise en scène musclée, un réalisme proche du documentaire et une violence hallucinante pour l’époque. Il est le prototype des "films de prison" à venir.

Page Facebook du Ciné-Club de l’ESA

Infos pratiques :
Amphi Cinéma, École Spéciale d’Architecture
Entrée libre dans la limite des places disponibles