Des espaces de liberté
L’Architecture comme outil d’émancipation des femmes en Iran
Téhéran, Iran
Ariane Keyhani
Jury :
Marta Mendonça - Directeur(trice) de Diplôme
Estelle Barucq - Président(e) de Soutenance
Xavier Lagurgue - Enseignant(e) Extérieur(e)
Roudbaraki Vanecha - Expert(e)
Aili Yibulayin - Jeune Architecte DESA
Marc Le Cœur - Candide
Depuis 44 ans, la condition des femmes en Iran est marquée par des lois strictes et une ségrégation de genre profondément enracinée. Dans ce contexte, ce projet architectural vient comme une réponse à la nécessité d’autonomisation des femmes. Les filtres de moucharabieh, au cœur de la conception du projet, offrent un équilibre subtil entre l’ouverture et la préservation de l’intimité. Ils sont une métaphore visuelle, permettant de voir les silhouettes et d’entendre les rires, symbolisant la liberté retrouvée des femmes au centre de la ville.
Le choix stratégique d’implanter le complexe sportif en face du marché traditionnel de Tajrish, à Téhéran, est un geste intentionnel pour confronter la population à l’autonomisation des femmes. Les 4 modules de moucharabieh, variant en transparence selon l’orientation et l’activité, adaptent visuellement l’espace aux besoins tout en respectant les lois gouvernementales actuelles. En s’intégrant au tissu culturel, le projet cherche à restaurer une époque où les femmes avaient pleinement accès à leurs droits.
Au-delà de l’architecture, le projet revêt une dimension sociale et politique cruciale. Les révoltes de septembre 2022, déclenchées par la tragique mort de Mahsa Amini, ont accentué la nécessité d’un changement. Le complexe sportif aspire à être un symbole de progrès, offrant un espace où les voix des femmes peuvent être entendues. En respectant les lois actuelles, tout en offrant une meilleure qualité de vie aux femmes, ce projet s’inscrit dans une démarche réaliste, représentant un pas vers une ère où les femmes ne sont plus reléguées dans l’ombre.
Femme, Vie, Liberté.
